Panorama 4La tornade Marie-Antoinette

Laissez-moi tranquille !

Où l'on apprend que Marie-Antoinette détruisait des escaliers.

Gautier-Dagoty, Jean-Baptiste-André, Marie-Antoinette, reine de France,

1775, huile sur toile, 162 x 130,3 cm, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles

© RMN-GP (Château de Versailles) / Droits réservés

1781. Marie-Antoinette est fatiguée de la cour et de ses intrigues. À Versailles, sa vie se déroule sous les yeux du public. Pas moyen d'avoir un peu d'intimité ! De guerre lasse, la reine souhaite avoir une pièce dans laquelle elle pourrait se reposer seule. Pour son architecte, Richard Mique, le défi est de taille ! Comment aménager un tel endroit dans l'enchevêtrement des appartements du château ?


La solution ? Transformer une pièce déjà existante. Mique n’a pas eu d’autre choix que de détruire l’escalier situé derrière la chambre de Marie-Antoinette. L'espace ainsi dégagé n'est pas très grand, à peine 10m² !


Cela suffit tout de même pour aménager un cabinet et satisfaire ainsi la reine. Mique ne manque d'ailleurs pas d’idées... Les glaces qui réfléchissent la lumière améliorent l’éclairage de cette pièce sur cour, orientée au nord, et donnent l'impression que le boudoir est beaucoup plus grand.

Marie-Antoinette choisit elle-même la décoration. Les boiseries sont sculptées de cœurs percés de flèches... Une manière de célébrer son bonheur conjugal, alors qu'elle s’apprête à donner un fils au roi ! Mais la reine fait surtout de cet endroit un véritable refuge. Seules ses belles-sœurs y sont conviées. Preuve de l'intimité de la pièce, c'est la "Méridienne", cette sieste de la mi-journée, qui lui donne son nom.


Alors, l'ancien escalier a-t-il vraiment disparu sans laisser de traces ? Pas vraiment, car lors des travaux de restauration entrepris en 2012 grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles, des décors sculptés de l’escalier ont refait surface...


La restauration entreprise grâce aux Amis de Versailles a permis la renaissance de ce joyau, rendant ainsi hommage aux savoir-faire des artisans du 18e siècle et a permis la transmission de leur art.