Panorama 3

Vous ne passerez pas !

Où l’on découvre une ville au nom bien de chez nous.

1565. Les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem triomphent. Ils ont réussi à repousser la flotte ottomane qui était venue conquérir l’île de Malte. Or, cet ordre religieux militaire, créé à l’époque des croisades et installé là depuis quelques décennies, n’avait pas l’intention de se laisser déloger ! Maintenant, les chevaliers sont les maîtres incontestés de l’archipel...

René Théodore Berthon, Philippe de Villiers de l'Isle Adam prend possession de l'île de Malte, le 26 octobre 1530,

1839, huile sur toile, Château de Versailles

Toutefois, pour éviter des problèmes du même genre, le Grand Maître de ce qu’on appelle maintenant l’ordre de Malte prend une décision importante. Il veut faire construire une ville fortifiée qui sera imprenable. Aussitôt dit, aussitôt fait, les chevaliers se mettent au travail ! Leur cité est avant-gardiste : conçue sur plan, elle a des rues qui forment un quadrillage et des murailles réputées infranchissables.

Vue aérienne de La Valette (Malte)

Comment appeler cette nouvelle ville ? Elle prend tout simplement le nom de ce Grand Maître né en France : La Valette. D’ailleurs, plusieurs Français vont se succéder pour gouverner Malte, du moins jusqu’en 1798.

Joseph Chetcuti, Statue de Jean de La Valette, Grand Maître de l'Ordre de Malte,

2016, bronze, La Valette (Malte), Photo : Jean-Pierre Dalbéra, CC 2.0

En effet, à cette date, les murailles ne font plus le poids. Il leur est impossible de résister au nouvel envahisseur, un certain général Bonaparte... Ce dernier chasse le Grand Maître et les chevaliers qui s’éparpillent en Europe : c’en est fini de la tutelle de l’Ordre sur Malte.


Vue aérienne de La Valette (Malte)



Mais La Valette garde sa marque. Aujourd’hui, la ville est un véritable musée à ciel ouvert…. Sa riche histoire lui a valu d’être entièrement classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO et d’être désignée “Capitale européenne de la Culture en 2018”, rien que ça ! Et de l’influence française, il reste aussi quelques indices : des noms de lieux et quelques mots en maltais comme "bonswa" pour dire bonsoir.