Panorama 3Voir rouge
Le clou du spectacle
1832, Meknès. Le peintre Delacroix accompagne une délégation diplomatique envoyée au Maroc.
La raison de sa présence ? Rapporter un témoignage illustré de ce pays encore mal connu des Français. Une opportunité unique que l’artiste s’est empressé de saisir.
Pour lui, cette expédition est surtout l’occasion de découvrir enfin cet Orient dont il a tant rêvé.
Il n’est pas déçu du voyage. Loin de tout ce qu’il avait pu imaginer, c’est un choc esthétique. Delacroix observe, note et dessine le moindre détail, totalement subjugué.
Lors de la grande négociation avec le sultan, dont on veut obtenir l’appui pour la conquête de l’Algérie, il ne lâche pas son carnet.
En quelques traits, l’artiste esquisse la scène. Il repère alors un parasol au-dessus du souverain à cheval. Un bien curieux accessoire qui présente l’avantage d’être visuellement marquant.
Cette esquisse, Delacroix ne la reprend dans une toile achevée qu’en 1845, soit 13 ans plus tard…
Avec les années, l’artiste a quelque peu modifié sa composition. À présent, on ne voit plus la délégation française. L’attention se concentre sur le sultan et... son parasol !
Eh oui, cet accessoire, qui était à peine perceptible sur la première composition, a maintenant une place centrale dans le tableau. Il se détache nettement sur le bleu du ciel et culmine au-dessus de la mêlée, dépassant allègrement en hauteur les armes des soldats.
Avec Delacroix, cet objet est devenu le symbole visuel du pouvoir du sultan : comme son parasol, il domine tout !