Panorama 3Voir rouge
Arrière, Satan !
Toulouse, milieu du 17e siècle. Dans le couvent qui deviendra, à la Révolution, le musée des Augustins, vit un moine du nom d’Ambroise Frédeau. Ce religieux est également artiste : plusieurs de ses œuvres peintes et sculptées pour le couvent s’y trouvent encore aujourd’hui. L’une d’elles attire particulièrement l’attention…
Frédeau y représente un autre moine, qui a lui aussi vécu dans ce couvent des Augustins, quelques siècles plus tôt. Comme on peut le lire en haut de la toile, il s’agit d’un certain Guillaume de Tolose… mais il n’est pas tout seul ! D’après des écrits, Frère Guillaume aurait été assailli par des démons qu’il aurait vaillamment combattus.
Ces démons sont peints par Frédeau sous les traits de créatures effrayantes, mi-animales, mi-humaines, aux gueules béantes laissant apparaître des langues pointues et des dents effilées. Torche enflammée et gourdin à la main, elles attaquent de leurs griffes acérées le pauvre homme dont le front est déjà ensanglanté. Mais ce dernier reste imperturbable et semble prier tandis qu’une lumière divine lui effleure la tête.
Mais le plus étrange, c’est que ces monstres sont vêtus… d’habits de moines ! Et plus précisément, ceux des Augustins. Sachant que cette œuvre faisait partie des éléments de décor du couvent, sans doute du réfectoire dans lequel les frères venaient chaque jour, on peut la voir comme un avertissement pour les religieux. Pas question pour eux de céder au vice et à la tentation !