Panorama 1Se mettre au vert

Quel cirque !

Où l’on rencontre des prédateurs bien dociles.


Louis-François Lejeune, La Chasse à l'ours vers la cascade du lac d'Oô, 1834, huile sur toile, 152 x 181 cm, Musée des Augustins, Toulouse. Photo : Daniel Martin

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Ce grand paysage pyrénéen est bien curieux : impossible de le retrouver tel quel dans la réalité. Et ce n’est pas la seule bizarrerie que l’on trouve dans cette soi-disant "chasse à l’ours"... L’auteur de cette toile, c’est le baron Lejeune. Loin de se cantonner à la peinture, l’homme a aussi été général napoléonien, conservateur du musée des Augustins ou encore maire de Toulouse.

Une vie bien remplie en somme ! Mais par-dessus tout, Lejeune aime traverser les Pyrénées de part en part afin de découvrir des sites pittoresques et grandioses à peindre. Si l’on reconnaît le lac et la cascade, le relief montagneux et la végétation sont réinterprétés. Il s’agit d’une recomposition romantique : Lejeune imagine un paysage pas tout à fait réel à partir d’éléments observés.

Et cette évocation de la région serait bien incomplète sans une présentation de la faune locale. Ainsi, l’artiste nous montre des rapaces, des caprins, des chevaux, et bien sûr des ours, censés être les proies de cette scène de chasse.

Ces derniers n’ont pourtant pas l’air bien dangereux. Au lieu de se défendre, ils semblent suivre docilement les chasseurs à leurs côtés. À tel point que les chevaux paraissent même plus sauvages que nos braves nounours ! Mais tout cela s’explique d’une façon très simple : le titre du tableau inscrit au revers n’est pas complet. La chasse à l’ours n’est représentée qu’au second plan.

Au premier plan, il s’agit en fait de l’arrivée de forains et de montreurs d’ours. D’ailleurs, sur l'épaule d’un des hommes, on peut remarquer un singe qui lui, sans l’ombre d’un doute, n’est pas natif des Pyrénées !

Louis-François Lejeune, La Chasse à l'ours vers la cascade du lac d'Oô (détail), 1834, huile sur toile, 152 x 181 cm, Musée des Augustins, Toulouse. Photo : Daniel Martin